Moctar Ould Sidi Mohamed
dit « Mokhis » est né à Rosso en Mauritanie en 1957.
Il a d’abord été dessinateur d’affiches de cinéma avant d’être initié à la peinture par un professeur d’Arts Plastiques en 1975. Puis les expositions se succèdent à travers la Mauritanie, le Sénégal, le Maroc et le Mali.
Mokhis s’adresse à nous. Il nous décrit sa démarche, son état en phase de création.
La parole au grand artiste de Nouakchott :
« Je ne suis pas le guide de mon œuvre. C’est elle qui me guide. La plus grande part de mon travail consiste à me rendre disponible. Je broie mes pigments, je tends mes toiles, une manière de prendre le temps, d’acquérir le rythme et la disponibilité indispensables pour me peindre.
Pas de projet a priori face à la toile blanche, le travail consiste à laisser la main libre et à construire au fur et à mesure l’équilibre du tableau. Je prends la liberté de décliner des formes opposées. Entre beaucoup de mouvement comme dans les toiles de l’été dernier, c’est l’accord que je cherche, et mon travail se promène toujours comme une pendule. Par l’œuvre, je veux respirer, et encore respirer, et je cherche le doute, la découverte, l’instinctif, comme un puzzle sans modèle, la traversée des apparences, aucune intention intellectuelle.
Le monde n’est ni opaque, ni compact, il est lumière et mouvement.
La peinture, c’est une sorte d’écriture automatique. Elle naît de l’urgence et de l’inconscient.
J’essaie, je tente l’impossible pour arriver à me prouver à moi-même, et ensuite aux autres par des formes en couleurs visibles qu’on voit et, j’y réussis, aujourd’hui mieux qu’hier, alors demain !… Que cette histoire , à nous êtres humains, est autre chose qu’une histoire contée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, qui ne signifie rien »