Les tableaux de Mohamed DIABAGATÉ sont de ceux qui vous laissent pensif. Les formats d’abord, grands, imposants avec une belle épaisseur de châssis, permettent à celui qui les regarde de se plonger dans un ailleurs d’abstraction. Un ailleurs formé de bandelettes de tissu superposées. On peut y voir tout, notre passé, l’état présent, nos songes, une apparition progressive du futur… ou rien. Plutôt un vide dans lequel seraient plongés les personnages qui habitent la toile.
Ces personnages, souvent seuls, se tiennent là, entre l’immobilisme et la mise en marche, comme avant un premier pas dans un monde totalement déconstruit, ou en court de reconstruction. Tout le questionnement de l’artiste tient dans la posture de ses personnages, l’interrogation de tout artiste, et de chacun sur les directions à suivre quand aucun chemin ne se dessine à l’horizon.
Mohamed DIABAGATÉ est le second fils d’Ismaël DIABATÉ, un des doyens des plasticiens maliens. Du privilège d’avoir été élevé par un si grand artiste visionnaire qui a marqué l’art contemporain, réside aussi la difficulté de trouver sa place. Mohamed est sorti major de ses promotions de l’Institut National des Arts de Bamako (2009) et du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia de Bamako (2014). Depuis il enseigne les Arts plastiques dans un lycée. En parallèle de ses études il avait fait quelques résidences chez le fameux artiste béninois Ludovic FADAIRO, qui deviendra son mentor. Il a rejoint des groupements d’artistes de sa génération à Bamako, puis décidé de travailler finalement seul dans son atelier à domicile.
Ses œuvres sont remarquées et voyagent pour des expositions internationales en Afrique et en Europe.
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