Damy Théra
L’immertion dans l’univers de Damy ne peut que marquer le visiteur. Il vît dans un quartier excentré de Bamako qui nous rapelle plus les villages environnants que la capitale. Dîplomé de l’INA, il y enseigne les arts plastiques à partir de 1984 avant d’être nommé cinq ans plus tard chargé de dessin archéologique à la section Histoire-archéologie de l’Institut des Sciences Humaines. C’est peut-être là qu’il a aiguisé sa conception de l’homme comme celle du surnaturel dans l’homme qui transparaît aujourd’hui dans ces personnages de bois.
Les êtres qui émergent des blocs immenses de bois de Damy ont de troublant qu’ils sont autant fidels à une morphologie exacte de l’homme qu’ils s’en éloignent à certaines parties. Ainsi des bas de corps auront des allures de statues antiques alors que le haut semblera sorti de l’esprit le plus avancé dans l’imaginaire de science fiction. Les sculptures qu’il nous présente s’appellent « ORO ». Il s’agit de masques bobo qui rentrent dans les fêtes à l’approche de l’hivernage. Elles sont utilisées pour implorer les dieux afin que l’eau abonde. Les sculptures anthropomorphes de Damy sont à taille réelle comme pour nous rappeller un aspect de notre condition qui nous échappe, une part invisible nous-même.