Souleymane Ouloguem
Souleymane Ouologuem a fait sa scolarité à Koutiala avant de venir à Bamako suivre la formation d’arts plastiques à l’Institut National des Arts de 1998 à 2001. Il utilise des techniques mixtes de peinture et collages avec des couleurs qu’il compose lui-même à base de pigments, colorants et colle.
Les origines dogon de Oulo transparaissent dans toutes ses toiles. Son enfance passée dans les villes, bien loin du village de ses aïeux Sadégué dans le cercle de Bandiagara, ne l’a pas fait s’éloigner de ses origines. Au contraire, c’est comme s’il voulait s’approprier les coutumes dogon et nous les transmettre à travers ses grands tableaux aux ambiances absorbantes. « Si je travaillais sur d’autres thèmes, je serais un peu perdu. » nous dit-il. Oulo se rappelle ce qu’on lui expliquait à la maison sur les arrières grands-parents du village et sur leur tradition. Il a aussi passé de nombreuses heures à la recherche de documentation au Musée National de Bamako. Ainsi, il nous présente sa série de Ginna, maison dogon dont l’architecture est très particulière. C’est là où vivent les plus grandes familles du village. Sur sa façade, des trous représentent le nombre d’ancêtres. Oulo est émerveillé par les oiseaux qui viennent y faire leur nid, comme si cette maison permettait une harmonie entre les hommes et la nature, tout en assurant l’équilibre de la famille. La Ginna est à la base de l’éducation et du savoir des êtres.
Oulo nous initie aussi au Ginnabana (le chef de la famille), au Binou (autel sacrificiel) ou encore au Lebé (sorte d’ange au rôle d’intermédiaire entre l’homme et le bon dieu) avec ses formes arrondies et ses couleurs pastels ocres.